Les traditions
Le Cailar, Capitale de la Petite Camargue !
Il est le village où tout a commencé pour la Camargue et ses traditions taurines. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si Le Cailar compte, à peu de choses près, autant de taureaux que d’habitants. Il faut dire que, située en bordure du Vistre et partie en dessous du niveau de la mer, la commune est, dès le XVIIe siècle, une zone de transhumance naturelle pour le bovin de race Camargue.
En toute logique, c’est sur les terres cailarennes que le jeu taurin prend naissance. Là aussi qu’en 1851, Charles Combet fonde la première manade.
A ce jour nous comptons une quizaine de manade sur Le Cailar.
La course camarguaise est un jeu taurin sans mise à mort qui se déroule dans les arènes. Le but du raseteur (tout vêtu de blanc) est d’attraper à main nu les attributs accrochés sur la tête du taureau. Ils sont au nombre de trois et doivent être attrapés dans l’ordre suivant : la cocarde (ruban rouge fixé entre les cornes), les glands (pompon de laine blanche accroché à la basa de chaque corne), puis les ficelles qui entourent la base des cornes. Les raseteurs utilisent un crochet à 4 branches, parfois fixé au poignet. Une fois la prise, le taureau poursuit le raseteur dans l’arène, n’hésitant pas à foncer dans les barrières, voir essayer de les sauter, faisant frémir la foule. La course se fait sans mise à mort, il n’est pas question de blesser l’animal. Les courses camarguaises célèbrent le courage des taureaux et l’agilité des raseteurs. Le taureau de Camargue ou « cocardier » est en effet plus malin, plus nerveux et plus rapide que son cousin espagnol, le taureau de combat. Le cocardier se prend au jeu et progresse au fil des courses. Il devient donc plus difficile à raseter. Certains deviennent même de vraies stars locales. A leur mort, la tradition veut qu’il soit enterré debout, la tête tournée vers la mer.
L’Abrivado est une pratique très ancienne qui consistait à conduire les taureaux des pâturages aux arènes ou les bêtes devaient participer à des courses. Une escorte de cavaliers accompagnait les taureaux (le biou en provençal) afin d’assurer leur sécurité. Au fil du temps les gardians ont pris pour habitude de traverser les rues des villages à vive allure pour empêcher les jeunes villageois de troubler le convoi. En effet ces derniers se jouaient des taureaux, lesquels s’échappaient fréquemment du troupeau. De nos jours, les Abrivados sont organisés pour les fêtes et participent au folklore du village.
La Bandido est le trajet inverse, le retour au char et marque la fin du spectacle.
Encierro est un lâcher de taureaux sur un parcours clos à l’intérieur du village, dans une rue fermée à ses deux extrémités par des charrettes et des barrières, ou sur une place publique dont les accès sont fermés de la même manière.
La croix de Camargue
Créée en 1924, la croix de Camargue représente l’esprit camarguais et ses valeurs. Elle représente à elle-seule la « Nation camarguaise » car elle associe symboliquement les gardians, les pêcheurs et les Saintes Maries.
Elle se compose de trois éléments représentant :
1. la Foi par les tridents en croix des gardians
2. l’Espérance par l’ancre des pêcheurs
3. la Charité par le cœur des Saintes Maries
Le costume
Le costume masculin était traditionnellement porté par les paysans ou les artisans. Il tire son origine d’un costume citadin. Le décalage avec le temps en fait son originalité, en effet ce type de costume étant délaissé depuis longtemps par les bourgeois des villes. Il se compose d’une culotte à la française avec des bas ou guêtres, d’un gilet et d’une jaquette. Le seul élément ayant perduré dans le temps est la taillolle, cette ceinture de laine rouge portée à la taille.
Le costume traditionnel des gardians a lui été instauré dans les années 1920. Le gardian porte le pantalon en peau de taupe et la chemise colorée pour monter à cheval. Lors des grandes occasions, il revêt la veste de velours noir, la cravate et le chapeau à larges bords.
Le costume féminin dit des Arlésiennes nous provient directement de la période Louis XV. Il est porté par les femmes de toutes conditions dans toute la Provence mais est tout droit inspiré du costume Camarguais. Les jeunes filles portent le costume de Mireille c’est-à-dire une jupe et un corsage simple. Dès l’âge de 16 ans, elles peuvent enfin revêtir le vrai costume d’Arlésienne. La coiffe spéciale nécessite de longs cheveux. Selon le jour de la semaine et les tâches à accomplir, elle peut être relevée sur le sommet de la tête et tenue par un ruban, une cravate ou un nœud en dentelle. Le costume se compose d’une chapelle (dentelle en forme de trapèze recouvrant la poitrine), d’un grand châle carré et d’une robe longue en satin de différentes couleurs et pincée à la taille. Les Arlésiennes agrémentent leur costume de nombreux apparats : tour de cou en argent, différentes croix provençales en or, bracelets en or massif ornés de diamants et de bagues avec pierres précieuses. Seules les femmes mariées peuvent porter des boucles d’oreille. Toutes ces dorures sont transmises de génération en génération.
La cabane de gardian
Habitat typique de la Camargue au XIXème siècle, elle servait de logement aux ouvriers agricoles. Elles s’apparentent aux cabanes de roseaux présentes sur tout le littoral languedocien et roussillonnais. Les cabanes camarguaises sont fabriquées en matériaux végétaux disponible localement comme le roseau (le sagne), très utile pour son faible coût, les matériaux nobles étant réservés à la construction des mas, résidence des éleveurs. Les cabanes servaient aussi de logements aux pêcheurs, bergers, vanniers et sauniers.
La longueur de la cabane est orientée vers le nord afin qu’elle n’offre pas de résistance au vent et notamment au mistral. Elle ne dispose d’aucune fondation et son sol est en terre battue. Les murs bas sont blanchis à la chaux et laissent paraître quelques ouvertures étroites, ce qui permet de protéger les habitants du soleil. La forte pente de sa toiture à deux versants en roseau permet un bon écoulement de l’eau de pluie. Elle ne dispose pas de cheminées mais d’un foyer central sans hotte. Un simple trou dans la toiture permet d’évacuer la fumée.
Il n’existe plus d’anciennes cabanes visibles mais seulement des répliques modernisées qui servent de gîtes, chambres d’hôtes ou de restaurants pour les touristes et vacanciers. Son architecture est toujours appréciée pour le plaisir de voir perdurer la tradition et pour son adaptation aux conditions climatiques rudes de la Camargue.
L’Empègue ou Aubade :
Le Cailar démarre sa « vote » par la traditionnelle aubade, empègue. Cette coutume très ancienne recouvre la zone où les traditions taurines sont très marquées, la Petite Camargue, les Costières et la Vaunage. Au début du XXe siècle c’était les jeunes hommes qui venaient d’avoir 18 ans qui utilisaient ce moyen pour fêter leur départ au service militaire.
Aujourd’hui la conscription n’existe plus mais se sont les jeunes qui ont continué cette tradition en l’ayant adaptée pour recueillir des fonds afin de financer leurs « agapes ». Mais avant de poursuivre, il convient de préciser ce qu’est une empègue. Le mot vient de l’occitan « empégar » en français coller ou appliquer.
Les jeunes circulent dans les rues du village et en contrepartie de monnaie en espèces sonnantes et trébuchantes, ils apposent sur les huis des portes ou portails des habitants un petit dessin réalisé à l’aide d’un pochoir.
Une empègue à l’entrée de sa demeure témoignait de la générosité du propriétaire mais aussi de sa fidélité aux traditions, gage important de son intégration dans la vie locale. Le pochoir était fabriqué par un ferronnier local sur une plaque métallique mais aujourd’hui on utilise parfois des matériaux comme le contreplaqué, la matière plastique ou le carton. Outre le dessin proprement dit y figure le millésime ainsi que les lettres VLJ signifiant Vive La Jeunesse ou encore « Viù Lo Joven » en occitan.
Li Cabidoulo
Créé en 1979, « Li Cabidoulo » est un groupe folklorique traditionnel dont le but est de préserver et de promouvoir le costume d’Arles, les traditions de la Petite Camargue. Ses membres portent le costume d’Arles lors de diverses manifestations liées à ces traditions : capelado, danses, remise de prix, défilés, animations, feux de la St Jean, messes en provençal, …
Il n’y a pas d’âge pour porter le costume. L’association est ouverte à tous : enfants, adolescents, femmes, hommes, danseurs et non-danseurs.
Li Cabidoulo qui doit son nom à Fanfonne Guillierme qui est leur Marraine.
Li Cabidoulo participent à de nombreuses festivités dans notre village dont Les Feux de la St Jean, le traditionnel Marché de Noël et évidemment nos courses camarguaises.